Les espaces libérés sont des lieux de construction collective ; mais ils doivent aussi être défendus. On peut dire que l’échelle et la radicalité des espaces libérés que l’on est en mesure de construire est directement proportionnelle à la puissance collective dont on dispose – et notamment à la capacité d’auto-défense que l’on est capable de mettre en jeu. ...
Plus largement, il faut bien constater qu’aujourd’hui, les territoires libérés qui ont pu pousser le plus loin la construction de l’autonomie, sont liés à des contextes où la lutte armée joue ou a joué un rôle certain.
Plus largement, il faut bien constater qu’aujourd’hui, les territoires libérés qui ont pu pousser le plus loin la construction de l’autonomie, sont liés à des contextes où la lutte armée joue ou a joué un rôle certain.
Cela permet de souligner le lien très direct entre ampleur des espaces libérés et nécessaire capacité d’auto-défense.
Il y a bien sûr des formes d’auto-défense qui ne passent pas par l’usage des armes. De nombreuses luttes en font l’expérience et on l’a vu, par exemple, lors de l’opération César, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en 2012. Mais cela suppose une conjonction réussie associant capacité ample de mobilisation, engagement corporel collectif, détermination infaillible à défendre ce à quoi on tient, intelligence tactique et inventivité, sans oublier les moyens matériels, logistiques et techniques qui vont avec.
....Plus l’ennemi élève le niveau de la répression et les moyens mis au service du « maintien de l’ordre » et de la poursuite du monde de l’Économie, plus la défense des espaces libérés devient difficile. Il n’y a guère de recette en la matière, mais il est clair qu’il n’y a pas d’autre option que de gagner en force conjointement sur tous les points que je viens de mentionner (et sans doute d’autres encore).
Il y a bien sûr des formes d’auto-défense qui ne passent pas par l’usage des armes. De nombreuses luttes en font l’expérience et on l’a vu, par exemple, lors de l’opération César, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en 2012. Mais cela suppose une conjonction réussie associant capacité ample de mobilisation, engagement corporel collectif, détermination infaillible à défendre ce à quoi on tient, intelligence tactique et inventivité, sans oublier les moyens matériels, logistiques et techniques qui vont avec.
....Plus l’ennemi élève le niveau de la répression et les moyens mis au service du « maintien de l’ordre » et de la poursuite du monde de l’Économie, plus la défense des espaces libérés devient difficile. Il n’y a guère de recette en la matière, mais il est clair qu’il n’y a pas d’autre option que de gagner en force conjointement sur tous les points que je viens de mentionner (et sans doute d’autres encore).
Je voudrais redire, pour finir, que nous sommes plongés dans une crise structurelle telle que le système capitaliste ne peut se reproduire qu’au prix de difficultés sans cesse croissantes à la fois pour nous et pour lui – et, en premier lieu, au prix d’une destruction écologique et humaine de plus en plus intolérable.
Dans un tel contexte, il est prévisible que s’intensifie l’antagonisme entre, d’un côté, le monde de l’Économie, prêt à tout pour persister, alimenter l’hypertrophie quantitativiste de la valeur et préserver les privilèges de quelques-uns, et, de l’autre, les espaces libérés, associés à des formes multiples de sursaut face à l’ampleur de la dévastation. Si cette hypothèse devait paraître dotée d’un minimum de crédibilité, il serait sans doute opportun de s’y préparer. Source et beaucoup plus
Là, immédiatement, on trouve les zésstrèmes gauchistes moins "Peace and Love"...
Vive le "centralisme démocratique" !
Je laisse ceci à votre sagacité.
Dans un tel contexte, il est prévisible que s’intensifie l’antagonisme entre, d’un côté, le monde de l’Économie, prêt à tout pour persister, alimenter l’hypertrophie quantitativiste de la valeur et préserver les privilèges de quelques-uns, et, de l’autre, les espaces libérés, associés à des formes multiples de sursaut face à l’ampleur de la dévastation. Si cette hypothèse devait paraître dotée d’un minimum de crédibilité, il serait sans doute opportun de s’y préparer. Source et beaucoup plus
Là, immédiatement, on trouve les zésstrèmes gauchistes moins "Peace and Love"...
Au sujet des GJ :
….souligner
qu’il pourrait être pertinent de prendre cette notion de blocage dans toutes
ses dimensions possibles, en pensant que celles-ci peuvent se combiner, plutôt
qu’en cherchant à les opposer.
Cela inclut le
blocage des flux et des infrastructures, c’est-à-dire de la sphère de la
circulation (des personnes, des marchandises et des flux d’informations). Mais
aussi le blocage de la consommation (les Gilets Jaunes, en plus des axes de
communication, ont très souvent visé les centres de la grande distribution). Le
blocage de l’aménagement économicisé des territoires (là, ce sont les luttes
territoriales, contre les grands projets nuisibles et inutiles). Le blocage de
la reproduction sociale (les grèves de la jeunesse pour le climat remettent en
question la reproduction sociale, dont l’école est l’un des vecteurs). Mais
aussi le blocage de la production elle-même, à travers la grève.
Sur ce dernier point, il est
clair que la grève a perdu la centralité qui a été la sienne durant toute
l’histoire du mouvement ouvrier.
À l’âge du
capitalisme néolibéral, sans que la question du travail ni celle de la grève ne
doivent disparaître entièrement de nos radars, les antagonismes fondamentaux du
monde de l’Économie doivent être repensés de manière plus ample, pour englober
les multiples modalités d’une dynamique de dépossession généralisée : dépossession
du sens de son travail, accentuée par les contraintes insatiables de la
maximisation ; condamnation à l’inexistence sociale à travers le chômage,
la précarisation et l’exclusion ; spoliation des territoires par la
multiplication des grands projets et l’avancée du front de
marchandisation ; impossibilité de vivre en sécurité pour les femmes
exposées à la violence de genre ; infériorisation et discrimination vécues
par les populations racisées ; jouissance souvent frelatée du consumérisme
se retournant en asservissement aux contraintes de l’endettement ;
sentiment de dépossession politique de plus en plus largement ressenti face à
la décomposition des démocraties représentatives ; dépossession de notre
temps sous l’effet de la tyrannie de l’urgence ; sans oublier le plus
grave : la destruction écologique en cours qui nous dépossède de la
possibilité d’une vie digne. Il y a donc, d’un côté de l’antagonisme, tout ce
qui contribue à cette dépossession généralisée, elle-même associée à la destruction
pure et simple ; et de l’autre tout ce qui cherche à s’y opposer, en un
sursaut éthique pour sauver la possibilité d’une vie digne pour tous les
habitants humains et non humains de la Terre.
…. « Bloquons
tout » paraît une manière pertinente de s’opposer aux dynamiques de la
domination capitaliste et à son extension à l’ensemble des dimensions de la
vie. …
Qui a trahi les GJ ?
Ce qui a manqué pour
grignoter ces « deux doigts » qui ont finalement empêché la situation
de basculer entièrement ? Certains ont dit : l’entrée en lice des
principales centrales syndicales ; mais pouvait-on en attendre autre chose
qu’une distance méfiante à l’égard d’un mouvement qui signait le déclin des
formes de mobilisations qu’elles incarnent ?
Vive le "centralisme démocratique" !
Je laisse ceci à votre sagacité.