Le 14 décembre à 17h le réacteur atomique n°2 de Cruas se trouvait en pleine puissance et en surchauffe anormale avec évacuation de vapeur par l'enceinte de confinement , le réacteur n°3 était en pleine puissance mais en surchauffe anormale tout comme le réacteur n°4. Mais la veille et depuis 48 h aucun panache ne sortait des tours, puis subitement vers 13h15 un gigantesque panache de vapeur de 1500 à 2000 mètres se forme en quelques minutes puis disparait totalement vers 13h40.
Le signe ne trompe pas : la montée en puissance des réacteurs nucléaires n'est pas maîtrisée, un emballement succédant à un ralentissement succédant lui-même à ce qui ressemble à un arrêt d'urgence. On se croit revenu au temps de Tchernobyl où dans la salle des commandes les essais de pression et sur-pression allaient finir par virer ce 26 avril 1986 à la catastrophe....
.... Si les quatre réacteurs du Tricastin (Vaucluse-Drôme) sont moxés depuis les années 1996-97, jusqu'à présent et officiellement tel n'était pas le cas des 4 réacteurs de Cruas (2). La donne aurait-elle changée qui expliquerait en partie les multiples déboires de la centrale nucléaire ardéchoise?
Le très sérieux problème du "mox" est le plutonium (proche de celui utilisé pour les bombes atomiques) extrêmement radiotoxique et pouvant présenter des risques de criticité c'est à dire d'emballement mortel. Selon l'ASN elle-même (3) il nécessite des précautions particulières, notamment en termes de radioprotection des travailleurs, dans la fabrication du combustible MOX, son transport et surtout son utilisation en réacteur bien plus compliqué.
Si EDF a accepté, non sans réticence interne des ingénieurs et techniciens, de gorger ses réacteurs de Mox c'est avant tout pour des considérations financières. ....
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