Géocédille
nous expose les faits :
Bon, moi j'ai
une anecdote à vous conter.
C'est celle du dernier ministre de l'intérieur de l'empire ottoman, un gars
bien, il y en avait, nommé Ali Kémal, poète à ses heures. Il est devenu
ministre de l'intérieur du grand vizir Ferid Pasha en 1919, c'est à dire après
la chute du gouvernement "Jeune Turc" qui venait de génocider les
Arméniens.
Ali Kémal souhaitait laver l'honneur turc en faisant condamner le génocide des
arméniens et était favorable au respect de l'accord de Sèvres qui avait mis un
terme à la participation de l'empire ottoman à la première guerre mondiale.
Il était opposé à Mustafa Kémal, le fondateur de la Turquie moderne, alors
général qui, lui, réarmait pour chasser d'Anatolie les "occupants"
Grecs, Italiens et Français.
Malheureusement, Mustafa Kémal, avec l'appui logistique de l'URSS est parvenu à monter une
armée modernisée et a entrepris la reconquête de l'Anatolie, ce qui a abouti à
l'incendie de Smyrne et le génocide des Grecs Pontiques, des chrétiens
Syriaques et autres minorités.
L'empire ottoman a été enterré et un état fasciste a été créé en lieu et place,
basé sur le culte de la personnalité de Mustafa Kémal devenu
"Attaturk" (Père des Turcs) et sur l'idéologie suprémaciste xénophobe
et ultranationaliste du kémalisme.
Ali Kémal est parti en exil en GB (il était marié à une britannique) et a eu la
mauvaise idée de tenter un retour en Turquie en 1922 où il a été assassiné par
les kémalistes qui l'ont toujours considéré comme un traitre.
Or, retournement inattendu, les journaux turcs ne cessent de l'encenser
dernièrement
C'est qui est arrivé est un évènement de premier ordre qui a fait oublier les
calomnies kémalistes : l'arrière petit-fils d'Ali Kémal est désormais premier
ministre.
Non. Pas de Turquie. Erdogan s'accroche toujours.
Premier ministre de sa très gracieuse majesté la Queen.
Oui, Boris Johnson est l’arrière-petit-rejeton d'Ali.
Et voilà comment on se fait réhabiliter en Turquie.
Cette filiation a donc du bon : elle a permis à un député turc du parti de la
démocratie des peuples (pro-Kurde) de déclarer :
- Ali Kémal voulait que les responsables des crimes commis lors de la chute de
l'empire ottoman rendent des comptes. S'il avait réussi, la culture du
génocide, du lynchage, des putschs aurait peut-être disparu."
Il n'est jamais trop tard.
En attendant, j'espère que Boris évitera de se faire lyncher comme grand-pa' et
parviendra à brexiter en octobre.
Les
Zélites se reproduisent-elles entre elles ?
S'ils se
reproduisent entre eux ? Heu. Ben...
Comment dire... ?
Tiens. A la même époque, le directeur de la Banque Ottomane (la banque centrale
privée dudit empire) était un certain Balladur, grand papa d'Edouard.
Merci
Géocédille et Vive la Reine !
Bourdieu
et sa « reproduction » était bien en dessous de la réalité.
Je pose ça là, pour mémoire. Pour l'édification des jeunes générations.
:)